"La Fabrique est une structure qui, par le médium de la danse, solidifie l'identité québécoise."

La consolidation et l'avancement de la culture québécoise sont parmi les pierres angulaires des démarches de La Fabrique. Les différents lieux d'exploration et de présentation sont choisis en vertu de leur valeur patrimoniale, offrant l'opportunité à tous de découvrir un site issu de notre patrimoine québécois et enrichissant l'expérience des artiste.

L'ÉGLISE SAINT-ESPRIT
- Chantier de juin 2011 -

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L’église St-Esprit sur la rue Masson entre le 5e et 6e Avenue est bien spéciale. Elle est l’une des seules églises de style art déco au Canada et est décorée des vitraux du prolifique artiste Guido Nincheri. La construction de l’église St-Esprit, alors appelée Ste-Philomène, a débuté au printemps 1931 et s’est terminée en 1933.

Les plans ont été faits par l’architecte
Joseph-Égilde-Césaire Daoust, (RueMasson l’appellera JEC dans le futur pour simplifier la chose). JEC a bâti de nombreux édifices à Montréal dont l’actuel Centre des archives de Montréal sur la rue Viger, l’église Saint-Viateur dans Outremont et l’édifice Louis-Archambault, un immeuble à appartements sur la rue St-Denis qui héberge actuellement le restaurant Bières et compagnie.

Les vitraux ont été fabriqués par le prolifique
Guido Nincheri, un maître verrier italien qui a immigré à Montréal en 1914. Il a été l’un des artistes qui a produit le plus grand nombre d’oeuvres religieuses au Canada durant le 20e siècle. On retrouve ses vitraux et fresques dans près de 200 bâtiments, surtout des églises du Canada et de la Nouvelle-Angleterre.
Un des lampadaires de style art-déco situés sur le parvis de l'Église fut volé lors de la
crise du verglas de 1998.
Le clocher de
style néogothique fut retiré en 1949 à cause des explosions des mines avoisinantes qui l'ont rendu instable.
L'église possède un
orgue Casavant qui fut endommagé à cause d'une infiltration d'eau.
Elle fut bâtie avec de la pierre grise provenant des carrières avoisinantes.

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AU PIED-DU-COURANT
-Chantier de mai 2011-
La Prison du Pied-du-Courant ou Prison des Patriotes-au-Pied-du-Courant est un édifice patrimonial de Montréal classé site historique en 1978[1]. Prison de 1835 à 1912, la majeure partie de l'édifice est aujourd'hui occupée par la Société des alcools du Québec. Elle héberge aussi le centre d'interprétation: la Prison-des-Patriotes.

Elle fut le lieu de l'incarcération et de l'exécution par
pendaison d'un certain nombre de Patriotes ayant combattu dans la Rébellion du Bas-Canada. Un rassemblement y est habituellement tenu à la Journée nationale des Patriotes. Sur l'avant de son terrain se trouve le Monument aux Patriotes du sculpteur Alfred Laliberté.

La Rébellion des Patriotes, Rébellion du Bas-Canada, ou tout simplement Rébellions de 1837-38 sont trois noms donnés au
conflit militaire de 1837-1838 dans la colonie britannique du Bas-Canada (aujourd'hui le Québec). Elle est l'aboutissement d'un conflit politique larvé qui existait depuis le début du XIXe siècle entre la population civile et l'occupant militaire colonial. Simultanée avec la Rébellion du Haut-Canada, dans la colonie voisine du Haut-Canada, les deux constituèrent les Rébellions de 1837[1].

La rébellion de 1837-1838 dans le
Bas-Canada a été beaucoup plus violente que celle dans le Haut-Canada. Au cours du printemps et de l'été 1837, les chefs réformistes, dont le principal était Louis-Joseph Papineau, chef du Parti Patriote, ont tiré parti des tensions politiques de longue date pour mettre sur pied une large force rebelle. La situation était tellement tendue qu'en octobre 1837 toutes les troupes Britanniques régulières ont été retirées du Haut-Canada et transférées dans le Bas-Canada. Les troupes rebelles ne faisaient pas le poids devant l'importante force militaire coloniale, sous la direction du Général John Colborne, complétée par un grand nombre de miliciens orangistes loyaux venant du Haut-Canada. Les Patriotes rebelles firent face aux troupes et aux milices loyalistes à trois occasions : à Saint-Denis, à Saint-Charles et à Saint-Eustache. La loi martiale fut déclarée et de nombreux rebelles, dont Louis-Joseph Papineau, ont dû s'enfuir aux États-Unis. Des centaines ont été arrêtés, plusieurs ont été déportés en Australie, d'autres furent pendus à la prison au Pied-du-Courant à Montréal[].

La prison :
Jusqu'au XVIIIe siècle, la prison est le plus souvent synonyme de cachots où les prisonniers attendent leur sentence. Comme lieu de réhabilitation et de détention préventive, elle n'est pas tout à fait rentrée dans les mœurs. Cependant on construit, au début du XIXe, en Europe et aux États-Unis, notamment en Pennsylvanie, un nouveau type de prison qui donne la préférence à l'emprisonnement individuel avec travail en atelier le jour. Autour d'un bloc central, sont disposées dans les ailes, les cellules séparées par un couloir. Les cellules donnent sur l'extérieur pour permettre un éclairage et une ventilation individuels. Ce système dit "Philadelphie" est à l'origine de la plupart des prisons dans le monde.

Par ses dimensions, sa conception et la répartition des cellules, la prison du "pied du Courant" y ressemble. La façade de la prison originelle comprenait un avant-corps central de trois étages, en plus du rez-de-chaussée surmonté d'un fronton triangulaire et deux ailes de deux étages, avec une toiture en pavillon.

Les cellules sont réparties de façon symétrique sur chaque étage et selon la nature du crime. Au sous-sol, les cellules assez spacieuses sont destinées aux condamnés. Les cellules du rez-de-chaussée, plus étroites, sont occupées par ceux dont les peines sont plus légères. Au premier, dans des cellules de même dimension, logent les prévenus. Au deuxième, on retrouve, dans des cellules plus confortables, les mauvais créanciers. Enfin, au dernier étage du bâtiment central se situent la chapelle et les dortoirs des prisonniers affectés à l'entretien de la prison.

Les fenêtres, plus ou moins évidées selon l'étage, sont terminées en demi-cercle et en enfoncement dans le mur en pierre grise. Au rez-de-chaussée par exemple, seul le demi-cercle est ouvert mais doté de barreaux. Au dernier étage, une ouverture carrée en plein milieu de la fenêtre est percée. Les arcs plein-cintre des fenêtres, les bandeaux et le fronton triangulaire du bâtiment constituent l'essentiel de l'ornementation correspondant tout à fait à l'architecture néoclassique des années 1820-1850.

La conception de la prison est très novatrice pour l'époque. Elle est inspirée du modèle avant-gardiste américain et son architecture est audacieuse. Pourtant elle n'est pas parfaite. Les bâtiments annexes devant servir au travail des prisonniers tardent à être construits, rendant le bâtiment principal vite exigu. Le grand nombre de prisonniers en 1837-1838 ne permettra pas de respecter l'emprisonnement individuel. Les divisions intérieures en briques et les voûtes des cellules empêcheront en 1852 d'apporter des modifications sous peine de graves dommages à l'édifice.

Les patriotes :
Après les troubles de 1837, environ 500 patriotes sont emprisonnés à Montréal, dont bon nombre d'entre eux au Pied du Courant. En juin, Lord Durham amnistie la plupart des prisonniers. Mais ce sont 816 patriotes qui seront arrêtés après l'insurrection de 1838 dans la région de Montréal, 18 à Québec, 19 à Sherbrooke et 2 aux Trois-Rivières. Cent huit patriotes sont traduits en cour martiale, les autres étant libérés. Sur ce nombre, 12 seront exécutés sur l'échafaud installé devant la prison, 58 déportés en Australie, 2 bannis et 27 libérés sous caution.

Quant aux proscrits, ils sont embarqués à Montréal le 26 septembre 1839 sur le British American jusqu'à Québec puis jusqu'à destination (Bermudes et Terres australes) sur le voilier Buffalo. L'amnistie générale est proclamée le 1er février 1849. En 1852, grâce à la ténacité de Louis-Hippolyte Lafontaine, des indemnités sont versées à ceux qui avaient subi des dommages matériels. Ce ne se fit pas sans contestations puisque l'on alla jusqu'à incendier le Parlement à Montréal.


Les transformations :
Le surpeuplement de la prison pendant les événements de 1837-1838 a rendu la prison insuffisante. La réforme du système pénitentiaire soulignera davantage que l'édifice présente de nombreuses lacunes. L'incendie de 1843 endommagera considérablement la toiture. On envisage, en 1846, puis en 1851, la construction d'une aile supplémentaire. Les inspecteurs des prisons prônent un aménagement de type auburnien. On transfère les prisonniers et on démolit les divisions existantes. On entreprend alors l'élargissement de l'aile afin de pouvoir dégager les couloirs le long des murs extérieurs. En 1873, alors que la prison est passée, depuis la Confédération, sous juridiction provinciale, on propose à nouveau, mais en vain, des projets d'agrandissement. On démolit quand même le mur d'enceinte et on recule le portail afin de permettre la construction de la rue Craig.

Ce n'est qu'en 1890, alors que les conditions sont misérables, qu'Honoré Mercier décide de fermer la prison. Un terrain est acheté au Sault-aux-Récollets afin d'ériger un nouvel édifice. Malheureusement, le projet est retardé et, en attendant, on préfère ajouter une nouvelle aile à la prison en 1892.

En 1894, le gouverneur de la prison, Charles-Amédée Vallée, se fait construire une résidence sur le terrain même de la prison. Situé au coin Sud-Ouest, cette bâtisse est encore visible aujourd'hui.

Le projet de la nouvelle prison est remis d'actualité en 1906 et en 1912; la prison du Pied du Courant est alors désaffectée. Les prisonniers sont transférés à la nouvelle prison de Bordeaux.

Restée à l'abandon jusqu'en 1921, la Commission des Liqueurs nouvellement créée y installe ses locaux. À grands frais de travaux, on y aménage un vaste complexe industriel. L'aile arrière est démolie, on surélève le bâtiment central d'un étage en brique et on délaisse la toiture pavillon pour une toiture en terrasse.
 
En 1978, alors qu'un projet d'autoroute en menaçait l'existence, l'ancienne prison est classée monument historique. Il y a quelques années, la Société des Alcools a entrepris la mise en valeur du site en démolissant les bâtiments qui avaient été ajoutés au fil des années, préservant ainsi l'aspect originel.

Si vous avez la chance de visiter la maison du Gouverneur, vous pourrez encore apercevoir au sous-sol l'emplacement des murs en briques des cellules. Aujourd'hui quelques milliers de bouteilles de vin de particuliers ont remplacé les prisonniers. On peut néanmoins y admirer une splendide collection de bouteilles de la SAQ ainsi qu'un alambic en cuivre provenant de Cognac.


Pour plus de renseignements:

1)      Informations de base : Wikipedia
-        Prison :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prison_du_Pied-du-Courant
-        Fête nationale des Patriotes :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_nationale_des_Patriotes
-        Rébellion des Patriotes :
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9bellion_des_Patriotes

2)      Résolutions : Wikipedia
-        10 résolutions Russel :
http://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A9solutions_que_lord_John_Russell_entend_soumettre,_%C3%A0_un_comit%C3%A9_de_toute_la_Chambre,_relativement_aux_affaires_du_Canada

3)      La prison :
-       
http://cgi2.cvm.qc.ca/glaporte/1837.pl?out=article&pno=n00028&cherche=ANALYSE
-       
http://musee-eden.radio-canada.ca/montreal-1910/article/100/une-prison-au-pied-du-courant
-        Maison du gouverneur:
http://patrimoine.ville.montreal.qc.ca/inventaire/fiche_bat.php?<?=%20arrondissement=0&batiment=oui&lignes=2&id_bat=0142-14-3039-02&debut=23%20

4)      Informations générales :
-        Site personnel de Jonathan Lemire (très riche en informations) :

http://jonathanlemire.com/?page_id=193

http://jonathanlemire.com/?page_id=256
http://jonathanlemire.com/?page_id=341





La chapelle Saint-Louis (église Saint-Jean-Baptiste-de-Montréal)
- Chantier de novembre 2010-

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Lieu de culte pour les paroissiens qui y célèbrent l'eucharistie en semaine, la chapelle Saint-Louis accueille aussi régulièrement des musiciens qui la choisissent pour leur concert en raison de son charme, de son atmosphère intime et de son acoustique.

La chapelle Saint-Louis est érigée au moment de la construction de la troisième église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, après l'incendie de juin 1911. C'est l'architecte Émile Vanier qui en est le concepteur.

Le nom Saint-Louis est donné officiellement à la chapelle par Monseigneur Bruchési, au moment de sa bénédiction, le 29 octobre 1917. On veut ainsi faire souvenir de saint Louis de Gonzague (1568-1591). Fils de la haute aristocratie italienne, Louis devient Jésuite et se dévoue entièrement auprès de pestiférés de la ville de Rome de 1590 à 1591. Atteint à son tour par la maladie, il en meurt à l'âge de 23 ans. Le nom de la chapelle est choisi à la fois pour saluer le travail des Jésuites dans la paroisse, mais aussi pour placer sous la protection de saint Louis, les jeunes, dont il est le saint patron.  

Les verrières de la chapelle, réalisées en 1917, sont d'Henri Perdriau (1877-1958). Ancien maître-verrier à la cathédrale de Reims, il réalise notamment, au Québec, les vitraux des cathédrales de Joliette et de Chicoutimi. À Montréal, il travaille à la décoration du sanctuaire du Saint-Sacrement, de l'avenue du Mont-Royal et de l’église Saint-Viateur-d’Outremont, auprès de Guido Nincheri, qu’il initie à l’art du vitrail.

En 2007, la chapelle Saint-Louis a été entièrement restaurée.